Nicolas Millet Hypnothérapeute

LES EPREUVES INCONSCIENTES DE LA PARENTALITE partie 1: le stress

Les étapes d’un projet de parentalité sont nombreuses. Allant de la conception, à l’éducation, en passant par des épreuves comme l’accouchement et toutes les phases du développement. L’hypnose et l’hypnothérapie ont leur  place dans ce parcours à chacune des étapes. En effet l’hypnose est désormais reconnue dans certains domaines ( préparation accouchement, gestion de la douleur …) et il est de plus en plus fréquent que les femmes et hommes qui vont devenir ou sont parents y recourent.

Je vous explique dans cet article ce qui peut se jouer pour chacun à différents moments de cette « parentalité ». Et aussi comment l’hypnothérapie peut vous aider à traverser les pièges inconscients. L’hypnose comme je la vois et l’hypnothérapie comme je la pratique n’est pas là pour vous endormir mais au contraire réveiller (vos ressources, vos potentiels …)

Bonne lecture

 

comprendre le fonctionnement du stress

La théorie polyvagale: fight, fly, freeze

Théorie mise au point par Stephen Porges (psychiatre américain). Elle explique les activations neurologiques quand on se retrouve fasse à un danger et comment ces réactions vont conditionner nombre de nos émotions et comportements. Nous possédons deux système nerveux : l’un volontaire (SNV)  et l’autre autonome (SNA). le SNV s’occupe de ce qui nécessite une action « volontaire » ( ex: je veux plier le bras) le SNA de tout ce qui est automatique , sans intervention « consciente » (respirer, digérer, battement cardiaque, thermorégulation ….).

pour le stress et nos réaction c’est du SNA qu’il s’agit.

 

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Le SNA pour faire simple se divise en système nerveux sympathique et système nerveux parasympathique.

le parasympathique c’est quand tout va bien : mon corps récupère, je suis capable de rentrer en relation avec l’extérieur, de communiquer, de stratégiser. Mon rythme cardiaque est calme, ma respiration lente. (imaginez vous être avec des amis , sous le soleil , tout va bien  = parasympathique)

le sympathique lui va être mobilisé en cas de « danger », ou perte de sécurité.

ce système n’a pas de nuance dans le sens ou il va être activer pour une petite insécurité comme si la mort me poursuivait. Cependant il a 3 degrés « d’activation ».

  1. le Figth (le combat)
  2. le Fly (la fuite)
  3. le Freeze (la sidération).

Imaginez une gazelle dans la savane en train de brouter pour se nourrir. Elle fonctionne dans son équilibre, relativement calme.

Soudain elle entend du bruit (stimulus) , sent une odeur ou voit une ombre passée…

Son système nerveux sympathique s’active par levée du frein parasympathique ( X ventral).

Elle devient hypervigilante , son rythme cardiaque s’est légèrement augmenté, sa respiration devient plus superficiel, son sang commence à quitter son système digestif pour rejoindre ses muscles , son système  cardio respiratoire pour être prête à réagir ( phase Fight). Elle produit de l’adrénaline et du cortisol, hormone soutien de cette phase…

Pour moi c’est la phase que l’on peut ressentir à chaque fois qu’on sort de sa zone de confort et qui permet par cette hyperfocalisation , et ces différents mécanismes de développer de nouvelles ressources. Par exemple dans les apprentissages, le sport ….

Et puis elle voit une lionne qui fonce sur elle, son système passe en phase 2 : la fuite (fly).

Son cœur s’emballe, son système circulatoire privilégie ses muscles et son cœur. Cette réaction ne nuance pas, elle utilise toute l’énergie disponible car pour le SNS il s’agit de vie ou de mort quand il s’active.

Cette fuite sanguine du système digestif explique l’inconfort intestinal que l’on peut ressentir dans certaines situations (allant jusqu’à de fortes douleurs).

L’adrénaline et le cortisol sont poussés au max, impliquant troubles de l’humeur et insomnies (pas question de dormir quand la mort vous poursuit).

La dépense énergétique rapide de ce système implique un besoin qui appelle du sucre ou autres éléments énergétiques mais le sucre va potentialiser les effets de l’adrénaline et du cortisol créant un cercle vicieux …

Au niveau cognitif, l’individu se referme, plus question d’interagir avec l’extérieur, c’est comme un effet tunnel, elle ne voit plus rien , n’entend plus rien , et les pensées sont obnubilées …. FUIIIIIIR !!!

Et puis si la lionne la rattrape, son nerf vague dorsal va s’activer, c’est la sidération (freeze).

Provoquant ainsi une espèce d’effondrement interne, résultant en un figement, une incapacité à agir ou se défendre. Une espèce de dissociation servant à modifier le seuil de tolérance à la douleur, de limiter cette dépense énergétique et préserver le psychisme.

En faisant la morte peut être que le prédateur se désintéressera et offrira une opportunité de fuite …

Même le rythme cardiaque s’effondre (bradycardie), il peut y avoir des réactions tel que vomissement, défécation, miction … c’est le malaise vagal …

Comme cette biche, nous réagissons sur ce modèle. Nous sommes faits pour nous adapter et revenir à l’état de sécurité qui nous permet la vie relationnelle.

L'hypnose pour faire face à ce stress

préparation accouchement hypnose | hypnothérapie Lyon 8

L’hypnose va agir de différentes façon pour moduler l’activation de ce mécanisme de survie. 

l'hypnose comme outil de confiance en soi

Si je n’étais plus une gazelle mais une lionne … il est évident que ce qui déclenche le danger n’est pas du tout du même ordre. En travaillant avec l’hypnose sur ce qui entrave la confiance ( traumas par exemple) je peux voir mon fonctionnement somatique changé complètement. Ce qui avant déclenchait une « panique » redevient un stimulus qui ne me fait plus partir dans ce mode survie.

l'hypnose comme outil de régulation émotionelle

En me préparant avec l’hypnothérapeute en amont des épreuves qui m’attendent. En effet je peux me projetter dans cet avenir et le vivre un peu comme si j’y étais. Avec ce juste recul qui permet de ne pas être submerger par l’instant, un peu comme au cinéma. J’éprouve les choses en sachant que ce n’est qu’un film. C’est un peu comme les pilotes qui s’entrainent sur simulateur de vol, ou toutes ces professions qui font des exercices de manœuvres pour s’habituer aux conditions qu’ils vont rencontrer.

l'hypnose pour sortir du mode survie

Certains d’entre nous depuis leurs premiers instants, baignent dans cet état. Je vous explique davantage en partie 2 de l’article pourquoi. Mais en préambule je peux dire ici que chez un nouveau né le système parasympathique régulateur n’est pas développé. L’enfant est donc dépendant de fait pour réguler son stress ( faim, froid, soif, douleur …) d’un autre. Il a besoin de s’attacher à quelqu’un pour survivre et surtout pour vivre en paix .

C’est ce qu’on va appeler les théories d’attachements développées par John Bowlby puis enrichies par Mary Ainsworth.

Ce besoin de régulation « externe » du stress va conditionner énormément de nos réactions en établissans des modèles internes opérants (véritables programmes de gestion du stress et rencontre de l’autre).

C’est dans cette deuxième partie que l’on comprendra alors tout l’intérêt d’avoir le plus de connaissance possible en se lançant dans cette aventure de la parentalité. Car la connaissance est souvent un premier pouvoir d’action en dépathologisant ses réactions et en sortant de la culpabilité, de la honte de ne soit disant « pas être à la hauteur ». 

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