Derrière l’apparence d’une absence de volonté, d’un « laisser aller », d’une maladie, se joue une toute autre réalité.
Celle d’une souffrance engrammée profondément, d’un traumatisme insupportable rongeant les capacités de résilience.
L’addiction n’est pas une fuite mais une tentative désespérée de ne plus souffrir, de m’extraire de cet espace de frayeur, une « mort » coincée quelque que part à l’intérieur.
Il s’agit de ne pas se tromper en jugeant l’addicte, car parfois celui sur lequel on crache est celui sur lequel on jette des lauriers ( heroinomane contre bigorexique par exemple).
Mais à l’intérieur cette même douleur silencieuse et cette même tentative de reprendre le contrôle ou plutôt la maîtrise de cette vie qui m’a été ôté dans un instant qui ne se referme plus …
Un des premiers pas, peut être le plus difficile est de reconnaître son addiction, qu’elle s’appelle alcool, tabac, sexe, travail, sport, affective …. Et qu’elle n’est peut être qu’un symptôme, s’arrêter à traiter le symptôme comme le fait encore trop souvent notre société ( par le jugement, l’invisibilisation, la honte …) ne peut avoir qu’un résultat temporaire, voir dans le pire des cas causer une chronicisation humiliante et déshumanisante .
Plutôt que jeter des pierres à celui qui se débat comme il peut ne sachant pas nager, peut être que lui tendre la main, lui permettre de trouver ses propres ressources serait plus humain .
Un engagement de chacun …